Ce qui vous attend
Commençons par ce qui nous paraît mignon....
L’habit fait le moine : le Staffie est aussi sympathique qu’il en a l’air. C’est une merveille d’allégresse, un monstre de tendresse envers sa famille. Il n’a d’ailleurs de cesse de le lui prouver; sauter dans les bras, passer les pattes autour du cou de son maître et lui appliquer de vigoureux coups de langue sur la figure, la méthode est très démonstrative ; mais il peut aussi s’installer le soir à ses côtés pour regarder la télé, la tête sur son bras.
Maintenant parlons de ce qui vous attend malgré tout....
Certes, les amateurs de chiens calmes et posés ne sont pas faits pour lui, mais les autres apprécieront le côté amuseur né du Staffie; son allure naturelle, c'est courir, bondir, tourner en rond, faire l'acrobate. Il sait aussi jouer tout seul, avec ballon ou bâton, après quoi il s'endort d'un coup, histoire de recharger les batteries par une bonne sieste, puis repart à plein régime mener sa joyeuse vie. Son maître comptant beaucoup plus qu'un jardin, il peut éventuellement vivre en appartement ; mais quel que soit son habitat, il est impératif d’avoir du temps à lui consacrer et de lui permettre de longuement dépenser son entrain inépuisable ; ce n’est pas du tout un chien pour les oisifs. Étant peu encombrant, on peut d'ailleurs l'emmener partout.
Tout en conservant une certaine opiniâtreté terrier, il s'éduque sans difficulté particulière, et en douceur, car sous ses allures de pilier de rugby, c'est un sensible. Par comparaison, le cousin Bull Terrier est plus têtu. Mais bien entendu, ce n’est pas parce qu’il a de bonnes dispositions naturelles qu’il faut en négliger son éducation ; en particulier pour les néophytes, fréquenter un club est utile.
Mais il reste bien difficile de l’empêcher de sauter, y compris avec les visiteurs qu’il accueille avec effusion, car il lui faut absolument communiquer à notre hauteur son amour du genre humain. Le Staffie n'est d'ailleurs pas un cerbère : si le maître est absent, il aboie un peu, histoire de montrer que le territoire a un chien pour protecteur officiel, et sa large gueule peut impressionner. Mais il ne voit guère d’inconvénient à laisser entrer, et un intrus risquerait surtout de se faire assaillir de coups de langue ! Le Staffie n’est pas un gardien de propriété ; c’est par contre un efficace garde du corps : car si ce sont ses maîtres qui sont menacés, c’est une autre affaire et il devient lion.
Le Staffordshire est très sûr de lui et n’a peur de rien. On se doute alors qu'aucun autre chien n’est en mesure de l'impressionner ; contrairement à ce qu’il manifeste envers les humains, en général il ne raffole pas particulièrement de ses congénères. Avec une sociabilisation bien menée, il se montre cependant civil, ne provoquant pas les chiens de rencontre. Toutefois, à partir du moment où il se sentirait mis au défi, l’irascibilité de ses ancêtres combattants ne serait pas complètement oubliée. Il faut éviter qu’il se fasse attaquer étant chiot, car cette mauvaise expérience pourrait contrarier le processus de sociabilisation. Côté cohabitation, des précautions sont nécessaires, entre femelles comme entre mâles; il faut veiller à la compatibilité des tempéraments, éviter les occasions de rivalité ou un compagnon dominant. A ces conditions, le Staffie pensera surtout à s'amuser avec les autres chiens de la maison, dans un style « viril mais courtois », et ceci jusqu’à un âge avancé.
Son look athlétique n’est pas qu’une apparence : le Stafforshire fait un excellent partenaire pour un joggeur, un vététiste, un cavalier - mais avant de lui faire faire de longs parcours, il faut attendre la fin de sa première année, même si le chiot, avec son goût pour l’action, ne semble jamais vouloir se ménager. Il déploie en outre son punch proverbial en sports canins comme agility, flyball, ou canicross où il fait un compétiteur de première force et remporte des titres. On le voit aussi notamment en pistage. A l’instar d’autres terriers, le Staffordshire est un très bon chien de broussaillage, non en chasse pratique mais à titre sportif, sur petit gibier (lapin ou lièvre) ou sanglier, qu’il lève et poursuit avec talent et persévérance lors d’épreuves où certains sujets sont également montés jusqu’au plus haut niveau. Il tient aussi du côté ratier le fait de prendre très au sérieux, s’il vit à la campagne, la dératisation des lieux.