Un chien
Le Staffordshire bull terrier prolonge l’ancien morphotype fonctionnel autrefois créé pour concilier force et masse molossoïde à une taille réduite ; étant plus petit que ses cousins Bull Terrier (dans sa version standard) et American Staffordshire terrier, il en constitue ainsi, de ce point de vue, un modèle encore plus abouti.
Un Hercule en réduction
Il toise de 35,5 à 40,5 cm au garrot, pour 24 à 34 livres anglaises chez la femelle (11 à 15,4 kg), et 28 à 38 livres chez le mâle (12,7 à 17 kg). Les caractéristiques molossoïdes, grosso modo les plus évidentes dans son apparence, doivent se concilier avec l'agilité et la souplesse du terrier. Le Staffie est ainsi un concentré à la fois de puissance et de vivacité.
Compact, râblé, il a une musculature développée et saillante, recouverte d’une peau sans aucune laxité et d’un poil ras permettant d’en admirer tous les contours, une poitrine large et bien descendue, des côtes cintrées. Le dos est droit, l'ossature assez forte, les membres antérieurs assez écartés, les aplombs parallèles hormis les pieds antérieurs légèrement tournés en dehors, l’épaule bien oblique, l'arrière-main bien angulée. L'encolure est épaisse, plutôt courte. La queue est attachée et portée basse, formant une légère courbe que le standard compare à une ancienne manche de pompe ; la queue courte ou enroulée est proscrite. Les allures sont souples et puissantes.
Dans les premiers temps du cheptel cynophile, la tête de certains chiens était très nettement molossoïde, tandis que d’autres se rapprochaient du terrier. Si une certaine variabilité de type peut encore se constater, dans sa version moderne et plus homogène la tête du Staffie est forte, courte et haute dans toutes ses dimensions, avec crâne large, chanfrein court, stop prononcé, lignes arrondies ; les muscles des joues sont très développés. Les mâchoires sont fortes, avec un articulé en ciseaux, et le prognathisme proscrit; la mandibule est droite, les lèvres serrées, et aucune laxité cutanée ne s'observe non plus en tête. Ces caractéristiques l'éloignent donc nettement du bulldog, même dans la version XIXe siècle de celui-ci.
La truffe est noire (sauf pour les sujets bleus mais dans ce cas elle doit être la plus foncée possible), les yeux ronds, disposés bien frontalement, foncés de préférence mais ils peuvent dans une certaine mesure s’harmoniser avec la robe ; les yeux trop clairs sont en tout cas un défaut rédhibitoire. Les petites oreilles, implantées haut sur le crâne, sont portées repliées en rose ou semi-dresse?es ; l'oreille droite ou tombante dès son attache est proscrite. L'ensemble compose une physionomie ouverte et sympathique.
Le poil est lisse, court et serré. La palette des couleurs est large : la robe peut être rouge, fauve clair ou foncé, noire, bleue (due à un gène de dilution du noir), le tout avec ou sans panachure blanche ; elle peut aussi être blanche, ou encore bringée. Le noir et feu et le marron sont par contre prohibés.